Présentation

En bref...

L’Entente Roche-Novillars est née de la fusion de l’U.S. Novillars et de la S.E.P Roche-lez-Beaupré.

Cette fusion a été officialisée par la Fédération Française de Football le 8 juillet 1988. À cette date l’équipe fanion de l’ERN évoluait en première division de District.

La première année de la fusion s’avère décisive puisque l’ERN monte en Première Division Honneur grâce au goal average, après un match devenu mythique contre les Portugais de Besançon (2-2). C’est le début de l’aventure, grâce à l’entraîneur Christian Seguin, des dirigeants très motivés et surtout des joueurs amoureux de leur club. Il va progresser de quatre divisions en neuf années pour arriver en 1997 en Division d’honneur.

Le premier Président de l’ERN fut Monsieur Roland Bardey, puis se succédèrent, messieurs Alain Bouveret, Guy Gaudillere, Gérard Sauvageot, de nouveau Roland Bardey, Roland Girard et de nouveau Roland Bardey qui est à la tête du club. Maintenant, Julien Seguin a pris le flambeau.

Les principaux joueurs formés au club sont :
  • Christophe Da Silva présélectionné en équipe de France juniors, puis Roquebrune à coté de Monaco
  • Thierry Perrot qui jouera au BRC, à Cuiseaux-Louhans puis Pontarlier, actuel responsable de la catégorie U13
  • Cyrille Guillot, formé à Champagnole, mais qui durant ses années à l’ERN sera sélectionné en équipe de France Fustal et participera aux éliminatoires de la Coupe du monde en Slovénie.
  • Yassine El Allaoui a joué au BRC puis au centre de formation du FC Metz.

Découvrez l'histoire du club raconté par Christian Seguin, ancien entraîneur de l’équipe...

” Notre club, petit grand club régional parmi les grands, traverse une période délicate. La réussite, pas forcément attendue des débuts, a conduit le club à un niveau élevé qui crée des obligations. En ces temps, nous avions des équipes et pas d’installations. Il reste à faire que la proposition ne s’inverse pas. Si, dit-on, on ne connait pas le passé, on se condamne à reproduire les mêmes erreurs. Ajoutons que sans racines, pas de branches nouvelles solides.

Je pense que cette ébauche de biographie vient à point. Toute mise en perspective permet de mieux appréhender le présent. C’est dans cet état d’esprit que je l’ai rédigée. Bien entendu, elle n’est ni exhaustive ni définitive et, chaque vécu étant unique, ni objective. Elle peut être complétée, enrichie, modifié ou contredite. Toute information ou précision sur la période 1928-1945 notamment, sera favorablement accueillie. Ainsi que toute photographie ancienne.

Que soient remerciés, ‘‘Fanfan’’ ; ‘‘Michel’’ ; ‘‘Dédé’’ et les autres. “

Christian Seguin

CHAPITRE I - AU DÉBUT ÉTAIT L’U.S.P.N

  • 1er mai 1928

1928. La papeterie de Novillars, créée par Jean-Baptiste Weibel en 1883, emploie plusieurs centaines de salariés. On ne le sait pas encore, mais on vit la période de l’entre-deux guerres. Une année sépare l’humanité de la crise économique venue des États-Unis, qui va frapper l’Europe, l’Allemagne particulièrement, avec brutalité.

24 mai 1928. À Novillars, on est loin de penser au cataclysme futur. Au contraire, on veut s’affronter en joutes loyales et pacifiques. La papeterie est prospère. Et c’est dans l’allégresse qu’on dépose les statuts de l’U.S.P.N. : Union Sportive des Papeteries de Novillars. Club omnisports, il regroupe trois disciplines sportives : outre le football, les salariés peuvent pratiquer le cyclisme et le tennis de table.

Les congés payés n’existent pas encore (il faudra attendre 1936) et les loisirs (connaît-on ce mot alors ?) sont rares. Mais, après la grande saignée, l’appétit de vivre est grand et profite particulièrement au sport. Le vote de la loi de 1901 a vivement stimulé le développement d’associations sportives et l’accès de tous au sport devient une des revendications portées aussi bien par le baron de Coubertin que par le milieu ouvrier. D’ailleurs, des liens historiques se sont noués entre le football et la classe ouvrière.

Au début de la révolution industrielle, la règle est de faire travailler jusqu’à l’épuisement des ressources physiques. L’organisation d’ouvriers en mouvement ainsi que le paternalisme dans une moindre mesure, accouchent des premières réglementations sociales…, qui libèrent du temps que le sport se met à capter. D’ailleurs, de l’usine au stade ou au gymnase, les qualités requises, force musculaire, endurance, ne diffèrent guère. Et les ouvriers ne peuvent que se retrouver dans une activité où en enfilant un même maillot, on abandonne identité et inégalité sociales, qui réconcilie la force et le droit, et dont la règle est la même pour tous.

« Le sportif n’est ni rentier ni héritier. »

Si, dans les villes, la création d’associations sportives remonte à la deuxième moitié du XIXe siècle (Le Havre Athlétic Club, premier club de rugby-football, a été fondé en 1872), pour un village de 300 habitants, c’est un événement.

Photo d'archive de la Papeterie

Papeterie J.B. Weibel le long de la route de Belfort à Novillars

  • Naissance du sport moderne

Sport est un mot d’origine française : desporter désignait jeux et badinage. Si l’usage s’en perdit chez nous, il prospéra en Angleterre et nous reviendra en 1825 en sa définition actuelle : façon neuve de pratiquer des activités physiques et de se mesurer aux autres.

Le sport moderne n’est pas l’héritier des Jeux Antiques mais provient de la rupture datée de la révolution industrielle. Certes, Chinois, Grecs, Romains pratiquèrent des jeux repris et adaptés par la France médiévale, mais sans codification précise ni équipement et matériel bien définis. L’absence d’unité empêche un véritable développement et c’est dans l’Angleterre victorienne que le football moderne apparaît. De 1800 à 1850, une codification du jeu par les collèges britanniques se met en place.

De 1863 est datée la naissance d’un sport de balle qui interdit aux joueurs de se servir de leurs mains. De quel cerveau détraqué est née cette idée saugrenue ? Sans doute celui d’un aristocrate excentrique. Qu’importe…ce jeu devait prospérer d’une manière inouïe jusqu’à devenir le seul mode de communication planétaire et engendrer mythes et légendes.

Comment expliquer cette réussite ?

Bien sûr, le football est un jeu et Homo Sapiens, Homo Ludens. Bien sûr, la vie de l’homme s’inscrit dans un espace et un temps défini, contraintes qui sont aussi celles du footballeur. Bien sûr, on y retrouve l’articulation entre l’individu (le joueur, le sociétaire) et le collectif (l’équipe, le club).

Mais on retrouve ces caractéristiques dans d’autres disciplines qui n’ont pas autant prospéré.

Alors ?

« Le football est une passion. Et une passion ne s’explique pas, elle se vit. Et quand on se met en tête de la justifier, c’est qu’on n’y adhère pas totalement… Au fond, parler de Football, c’est parler de tout un aspect de l’humanité »

Georges HALDAS, ancien joueur des JUNIORS A de la Servette, poète et écrivain génevois

« Sans savoir pourquoi

J’aime ce monde

Ou nous venons pour mourir »

Haïku de Natsume Sôseki

De 1850 à 1900, clubs, fédérations et compétitions entraînent l’apparition de championnats, coupes et rencontres internationales. Si le football, et le sport en général, est élitaire à sa naissance, il devient vite populaire. À l’image de la boxe, du cyclisme et du rugby, il connaît un essor prodigieux.

Dès la fin du XIXe siècle, il s’organise en spectacle puisque naît en Angleterre le professionnalisme (il faut attendre la saison 1932-1933 pour qu’en France un championnat professionnel comprenant 18 équipes, dont le FC Sochaux, et réparties en deux groupes voit le jour). Grâce au chemin de fer, le spectateur devenu supporter part encourager son équipe. Il extrémise son soutien, devenant acteur, lors d’affrontements avec les supporters adverses qui les attendent de poings fermes : « De tout temps, les mâles ont défendu leur territoire, alors si les gars de xxx veulent venir chez nous… » Tel est le raisonnement sorti du cerveau reptilien que tiennent ces supporters. On trouve la trace de ce comportement grégaire dans la dualité match à domicile/match à l’extérieur : « On est chez nous » entend-on encore dans les tribunes.

L’U.S.P.N. a-t-elle des supporters à ces débuts ? En tout cas, les ouvriers viennent assister aux rencontres. Et pour jouer il faut un terrain. À côté de la papeterie, deux cités ouvrières ont été édifiées. D’autres suivront. Le long de la nationale. Pour les construire, on fait venir des ouvriers italiens. Des maçons qui s’installent. Et les Pellegrini, Tomadini, Lazzarotto, Geneletti, Castioni… feront les beaux jours du football local. Plus tard, ce sont des travailleurs portugais et algériens qui bâtiront les H.L.M.

Jouxtant ces cités, il y a un pré qui se termine par l’étang Guyot aujourd’hui. Tout naturellement, on y installe deux buts en bois aux poteaux carrés.

Les vestiaires ? On se prépare et on se douche dans la papeterie même.

L’arbitre ? Un dirigeant qui habite dans une des cités l’accueille dans sa cuisine.

Pour le reste, les ouvriers assurent le traçage à la chaux, l’entretien et le fauchage. Car à cette époque, on ne tond pas, on fauche.

Jusqu’au 1er décembre 1949, date à laquelle l’U.S.P.N. perd son « P » pour devenir l’U.S.N. Le club dispute un championnat corporatif et s’affilie à la F.C.S.F. (Fédération Culturelle et Sportive de France), à vocation éducative et sociale. La F.C.S.F., devenue F.S.F. qui existe toujours. Le club de gymnastique de Roche en fait partie.

De 1928 à 1940, on se donne au football dans l’allégresse à Novillars.

En 1936, l’action énergique de Léo Lagrange, ministre du Front Populaire, qui met dans le sport toute sa soif de justice sociale et de solidarité, engage des moyens systématiques pour couvrir le territoire d’équipements sportifs sans précédents. Novillars en a-t-il bénéficié ? Peut-être ; de toute façon, l’usine assure l’ordinaire du budget et du fonctionnement. Et ce, pour un demi-siècle.

Préoccupés tout de même les ouvriers : la crise économique américaine de 1929 a déferlé sur l’Europe et a replongé l’Allemagne dans le chaos. Le petit brun en a profité. Et il éructe ; et il réarme son pays ; et il grignote l’Europe.

  • 1940-1943

On se rassure : bien campés sur la ligne Maginot, on attend le Teuton de pied ferme. Mais c’est en panzers et par la Belgique (malheureuse Belgique !) qu’Hitler envoie ses troupes envahir la Gaule. On se bat quand même. 535 000 Français y laissent leur vie. Qui s’ajoutent aux 1 400 000 de 14-18. À Novillars et à Roche, ce sont 45 jeunes gens qui ne verront plus jamais ni un ballon, ni un vélo, ni une raquette.

S’installant aux commandes, le juvénile Pétain abolit de fait la République et part faire une cure de quatre années à Vichy où sa santé mentale ne s’améliore pas. Ni celle du pays. On l’emmène ensuite respirer le bon air de Sigmaringen et de son château. Séjour narré avec sa verve satirique et féroce par Louis-Ferdinand Céline, autre locataire des lieux, dans son livre D’un château l’autre. Ayant depuis longtemps perdu la tête, on renonce à la lui couper et on l’expédie (pas dans un wagon à bestiaux, comme des milliers d’enfants) pour une dernière cure, d’iode cette fois, à l’île d’Yeu.

1940. Novillars se trouve en zone occupée. La Kommandantur s’installe au château Broch d’Hotelans. La papeterie est placée sous tutelle allemande. La ligne de démarcation se situe plus au sud. Elle passe par Champagnole. La nourriture est rare. Comment pratiquer une activité physique quand on se nourrit de rutabagas et de pissenlits ? On peut penser toutefois, que quelques parties de football s’organisent avec notre envahissant voisin. Sans doute les papetiers en profitent-ils pour, ici, glisser un discret croc-en-jambe, où là, laisser sournoisement un crampon s’égarer sur un tibia teuton. Maigres consolations. La vie, le sport, vont au ralenti.

1943. Pétain, Laval instaurent le S.T.O. Les jeunes sportifs sont priés de canaliser leur énergie dans les ateliers de la production allemande, comme François Cavanna le raconte dans « Les Russkoffs ». Beaucoup préfèrent le grand air du maquis et de la Résistance. Pour les sports collectifs, autant de jeunes gens qui font défection.

Septembre 1944. Novillars enfin est libéré. Et le château. Et la papeterie. Ouf ! Plus de crampons teutons.

Photo d'archive d'un match

Photo d’archive lors d’un match de Novillars.

Photo d'archive d'une ancienne équipe du club

Photo d’archive d’une ancienne équipe de Novillars.

CHAPITRE II - DE L’U.S.P.N. À L’U.S.N.

  • 02 décembre 1949

On reprend le cours de la vie. Et des matchs. Toujours sur le terrain jouxtant l’usine. Plus pour longtemps. Le 02 décembre 1949, la papeterie est reprise par le groupe CENPA. L’U.S.P.N. mue en U.S.N. mais reste étroitement liée à l’usine. En effet, Le Directeur (et financier) est, de droit, le Président du club local.

C’est à cette époque qu’on s’affilie à la F.F.F. Et que la papeterie se rend acquéreur d’un terrain à la sortie du village, vers le cimetière. Le terrain épouse la pente qui démarre du bois, d’où naît un champ cultivé par M. Petit.

En plusieurs tranches, à partir de 1957, des travaux sont engagés. Qui sollicitent les salariés après leur travail. D’abord pour rendre la surface plane. Puis pour améliorer la pelouse. C’est finalement M. Manso, père de Jean-Luc, alors responsable des espaces verts de la ville de Besançon, qui lui donnera son aspect définitif.

Avec bonheur, puisqu’aux débuts de l’E.R.N., quatre équipes à 11 y évoluent : la pelouse encaisse 200 entraînements et 60 matchs par saison avec stoïcisme. Bien aidée il est vrai, par les Sociétaires qui replacent escalopes et estafilades. Et viennent semer des graines de gazon, la saison terminée.

La période de l’après-guerre est celle où le football se structure. Il n’existe pas encore de districts. Mais la Ligue de Franche-Comté, sise à Montbéliard, organise les compétitions. Les entraîneurs suivent des formations et améliorent le niveau des joueurs. À Novillars, on fait appel à ces éducateurs diplômés : Michel Jacques ; M. Latour dont un des fils sera professionnel, officient au club. Claude Duprey, Daniel Varini, Gilbert Bernadet les suivent dans les années 60.

Jusqu’à aujourd’hui, les méthodes d’entraînement évoluent. Entre empirisme et scientisme, la palette est large. Et incite à ne pas considérer les acquis, définitifs. Reste le principal : l’enthousiasme et l’amour du jeu.

  • Une parenthèse : évolution du jeu de football

À l’origine, les joueurs se jettent tous sur le ballon. Et attaquent.

1863, voit la naissance du gardien de but. En 1867 la règle du hors-jeu est adoptée On place aussi deux défenseurs devant lui ; les huit autres joueurs attaquent. Des scores de 20-15 sont la norme. C’est l’équipe de Nottingham, en 1880, qui, la première joue avec trois lignes. Puis, l’occupation du terrain en WM tient longtemps la côte. Offensive, elle a néanmoins le défaut de la rigidité. C’est la grande équipe de Hongrie, en 1953, qui adopte un 4-2-4 plus souple. Puis le Brésil, en 1958, se met au marquage de zone. Entraînant don de soi, initiative et joie.

Une régression venue d’Italie, le funeste catenaccio, style de jeu ultra défensif, essaime en Europe. Un score de 1-0 correspond alors à une avalanche de buts. Heureusement, un souffle frais et jeune souffle sur les années 60. Qui profitera aussi au football.

  • Les années 60 : un âge d’or

La deuxième Guerre mondiale finie, encore la guerre. Pas rassasiés, les militaires français vont se perdre en Corée, en Algérie encore ; les Américains au Vietnam. Haine, tortures, viols, bombardements, napalm, souffrances, douleurs. Victimes civiles. Mort, deuil.

Enfin, de Gaulle siffle la fin du massacre colonial. Il a lancé l’Europe de la paix, vite devenue économique ; financière désormais.

Aux États-Unis, pays de Mr Babbitt (Sinclair Lewis) et du matérialisme grossier décrit dans Le cauchemar climatisé par Henry MILLER, des jeunes gens disent « pouce » aussi. Le pouce levé du stop. Jack Kerouac est sur la route. On le suit. Les Beatniks, bientôt imités par les Hippies. On veut prendre la vie par l’autre bout : peace and love. Et musique aussi. Une musique de jeunes, libérée du carcan du Conservatoire, pour les jeunes. La Pop-Rock. Ça va vite et fort. Un peu trop pour Jimi Hendrix, Janis Joplin, Brian Jones, Duane Allmann, Jim Morrison, Bob Marley qui écourtent leur passage terrestre.

En ces années, le football connaît son pendant.

Il s’appelle Ajax. En avance en matière de formation, emmené par un joueur d’exception, pro à 16 ans, international à 17, Johann Cruyff, et dirigé par Rinus Michels, lequel fait sauter les freins psychologiques. À l’image des débuts du football, tout le monde attaque. Et défend aussi. Le football total. Qui s’adapte à toutes conditions et contraintes. Apothéose, à Amsterdam, en Coupe d’Europe, l’Ajax inflige un 4-0 au Bayern de Beckenbauer, Maier, Muller, Overath, Breitner…

La vie sportive est courte.

« Les champions sont des hommes dont le destin est de mourir deux fois »

Antoine Blondin

Équipes et joueurs passent. Cheveux longs au vent (débarrassés ainsi de la contrainte imposée aux militaires, bagnards et aux ecclésiastiques), la comète Ajax éclabousse le football pendant trois, quatre saisons.

Cruyff rejoint Barcelone où il va essaimer. Il y convainc de la nécessité de la formation et du collectif. Avec pour résultat un jeu très différent de celui de l’Ajax : Football appris, su, répété, récité…adapté aux conditions et climat espagnols (si le F.C. Barcelone était le F.C. Glasgow…) ; mais peu transférable au Football amateur.

Au contraire de celui de l’Ajax, direct et généreux. En ces années 60, les jeunes footballeurs de Novillars imitent leurs idoles. Mais Neeskens, champion des Pays-Bas Juniors de cross-country, dévore 3 950m au test de Cooper. À la mi-temps les jambes sont lourdes. Et les crampes arrivent bien avant la fin du match.

C’est le Brésil de Pele, avec un milieu défensif friand de petits ponts, qui enterre le catenaccio, en 1970. Le verrou italien habitué à concéder un but tous les trois, quatre matchs, explose en finale de la Coupe du monde : 4-1.

L’euphorie est passagère. Retour à un football calculateur, frileux. Voire peureux. Sauf pour quelques gros clubs qui confisquent aujourd’hui jusqu’à 30 internationaux.

En France, les matchs se résument souvent à un concours de coups de pied arrêtés. Le spectateur assis dans un stade aseptisé (le nouveau Bonal est à l’ancien ce que la limonade sans bulles est au whisky irlandais) compte les passes latérales, en retrait…

Les solutions ? Peut-être l’adaptation des dimensions des buts. Qui sont figées depuis 1863. En 1914, la taille moyenne du conscrit français est de 1,63m. Et les gardiens de but de nos jours sont beaucoup mieux préparés…

Pour l’U.S. Novillars aussi cette décennie est excitante et faste. Comment le club d’un village de 564 habitants a-t-il pu se hisser en Division Honneur ? Enfants de Novillars, les frères Duprey sont à l’origine de ce prodige. Chaperonnés par les frères Seguin (Jacques et Michel), ils s’en vont jouer chaque jour sur le terrain de football local.

Claude, l’ainé, à 13 ans gagne des tournois de sixte. Il remporte les concours du plus jeune et du jeune footballeur qui réunissent les meilleurs joueurs régionaux. Avec une licence de l’U.S. Novillars, il représente la Franche-Comté à Paris en 1957, et ce classe 14e. Plus tard, il sera international militaire et corporatiste. Avec le R.C.F.C., il dispute 45 matchs en D2 avec une licence amateur. En 1965, il signe à l’USN où il joue et entraîne.

Son frère cadet André (dit Dudule) joue et brille au P.S.B. Par ailleurs, il s’illustre avec l’équipe Juniors du lycée Victor-Hugo avec laquelle il parvient en demi-finale nationale. Remarqué, il devient international scolaire. Claude et André forment le milieu de terrain de l’équipe. Lequel est complété par Oumar N’diaye. Oumar, Sénégalais, est parmi les premiers Africains à venir jouer sur le sol français. Un émissaire l’a recommandé au F.C. Sochaux. Mais c’est à Mulhouse et au R.C.F.C. qu’il accomplit une carrière professionnelle en D2.

À l’U.S.N., Claude emmène dans ses bagages Daniel Barraux, ex-gardien professionnel du R.C.F.C., ainsi que quelques autres joueurs. L’effectif est complété par des joueurs issus du club : Laurent Jeannin, Jacky Clerget, Jean Tomadini, Jacky Laithier, Henri Szalaty, Pierre Lelou, Marcel Landry…

Dans cette décennie, un événement bouleverse la vie de Novillars. Contre l’avis unanime du conseil municipal, il s’est construit un hôpital psychiatrique. Et, à l’écart du village, une cité H.L.M. voit le jour. Qui jouxte le terrain de Foot, justement. La population triple. Conséquence positive, quelques jeunes viennent renforcer les effectifs Minimes, Cadets et Juniors.

L’hôpital ouvre en mai 1968… Pour se mettre immédiatement en grève illimitée, dans le sillage de la papeterie.

L’équipe monte de P.L. en P.H. et accède en D.H., en 1967. En passant, elle remporte trois coupes Doubs-Jura qui réunit alors les clubs jusqu’au niveau P.H.

Dans le même temps, les équipes Minimes et Cadets s’illustrent. En mai 1969, les minimes, en lever de rideau, disputent la finale du championnat Honneur. Contre le premier de l’autre groupe le F.C. Sochaux. Score final : 1-1. 2-2 aux corners. Ayant l’équipe la plus jeune, on croit avoir gagné. Mais le F.C. Sochaux, qui s’est déplacé, est déclaré vainqueur. Dans cette équipe figurent Patrick Straub, Jacky Jeannin, Gilles Castioni, Pascal Frapin et les frères Christian et Dominique Seguin.

À l’époque, la D.H. est le quatrième niveau de jeu. Les centres de formation n’existent pas. Le salaire des joueurs professionnels équivaut à celui d’un agent de maîtrise. Les carrières sont courtes. Le Foot pro n’est donc pas très attractif. Aussi retrouve-t-on beaucoup de bons ou très bons joueurs à ce niveau.

À la suite de cette finale minimes, l’équipe fanion se mesure au Fesches-le-Chatel de Jean Santini. Son avant-centre est encore cadet. Jacques Santini, le fils. Il a 16 ans. Il inscrit trois buts et participe à la large victoire, 5-2, de son équipe. Deux mois plus tard, il rejoint le Centre de Formation (pas encore obligatoire) de Saint-Étienne.

  • Une autre parenthèse : le foot pro, un cousin qui s’éloigne

Saint-Étienne qui rejoint bientôt le Reims de Kopa dans le cœur des amateurs de football. La presque totalité de l’effectif a été formée au club. Les joueurs jouent ensemble de nombreuses saisons. Robert Herbin, l’entraîneur mélomane, au verbe rare, aligne son équipe type presque chaque match : une équipe de sport collectif dans son acception pleine.

De nombreux titres à la clé, à la loyale et la légende des poteaux carrés de la finale perdue face au Bayern de Beckenbauer (la tête de Jacques Santini). Côté ombre, un président qui, déjà, perd les pédales.

Il faut dire que la réussite exceptionnelle du sport et du football en particulier, attire depuis longtemps politiques, industriels et opportunistes de tout poil.

Des industriels deviennent présidents de club…et le football professionnel finit par revêtir tous les attributs du show-biz.

Caricature de ce milieu : Bernard Tapie. Arpentant les vestiaires des pilules magiques dans une poche et des biffetons dans l’autre, il décomplexe même le genre.

« J’ai menti, mais c’était de bonne foi »

Bernard Tapie

Et dès les années 60, le football, par le développement de la télévision et de ses « droits » et de la publicité, se constituent en véritable secteur économique. Les rencontres ne sont plus simultanées annulant ainsi l’égalité sportive. Des matchs débutent à 12h…où se terminent vers minuit.

Autre extravagance, la F.I.F.A. de Sepp Blatter, un Suisse qui a du coffre, a attribué l’organisation d’une Coupe du Monde… Au Qatar (un confetti à gaz qui compte plus de chameaux que de licenciés), sous les risées de la planète.

Autre illustration : à l’heure de ces lignes, une équipe de mercenaires, sous pavillon qatari, (qui, pour paraphraser Coluche, gagnent leur vie à la sueur du front des travailleurs philippins), est largement en tête du championnat de France ! Suivi par le club de la principauté de Monte-Carlo annexée par un oligarque russe véreux.

Souhaitons que le F.C. Groland, sa belle Présipauté et son immense Président, apportent une touche nippone pour compléter cet exotique podium (et banzaï !!).

Dérégulé par Bruxelles, le football professionnel se plie à la norme marchande (financière, spéculative) qui s’est généralisé à toutes les activités sociales. L’argent gouverne.

Dans ce contexte, les clubs formateurs, F.C. Nantes, F.C. Sochaux, A.J. Auxerre…sont appelés à rejoindre les rangs de la deuxième division.

Quant aux joueurs…propriétés de nébuleux fonds de pension, monnaies d’échange, hommes-sandwichs, tirelires itinérantes, potiches essoufflées bredouillant des phrases bancales devant un panneau publicitaire, victimes consentantes…et toujours censés représenter un exemple pour la jeunesse…

On ne s’étonnera donc pas de l’état de confusion mentale profond du richissime Anelka vitupérant contre …le système !

Et pourtant, autour des terrains, dans les tribunes, le dimanche, on commente les résultats de la veille. Et pourtant, un mimétisme inévitable s’établit entre Foot pro et Foot amateur. Et pourtant, par le jeu de la formation, des détections et des sélections de Jeunes, c’est le Foot amateur qui alimente le football professionnel. Et, de l’extérieur, c’est par celui-ci que le Football dans son ensemble est considéré voire jugé. D’où l’impossibilité de l’ignorer totalement.

Lueur d’espoir : en Angleterre, un championnat dissident s’organise. Peu relayé il est vrai, par des médias contrôlés par des grands groupes financiers.

« BOUE

QUI S’ÉCOULE

S’ÉCLAIRCIT »

Haïku devant l’éternité du Mont Fuji de Taneda Santöka

Reprenons le fil de l’U.S.N. en ces années 60, avec un autre match mémorable, au stade Pierre-Franck. L’U.S. Baume-Les-Dames est alors, avec l’A.S.P. Belfort la meilleure équipe franc-comtoise. Son attaque est redoutable et redoutée.

Jeannot Tomadini ne laisse pas un centimètre à Roland Coquard, le meilleur ailier gauche régional, pour s’exprimer. Sur l’autre côté, Henri Szalaty étouffe le non moins redoutable Delavelle. Et la défense centrale musèle Pierrot Bouveresse qui bientôt sera l’avant-centre de l’équipe de France amateur. Le milieu de terrain rivalise avec les Ninot et Hintzy. Et c’est Cassard, l’avant-centre local qui inscrit le seul but du match. L’ogre baumois avalé ; 1 200 spectateurs ; la fanfare locale à la mi-temps. C’est la fête au village.

L’équipe va aussi battre le leader belfortain sur son terrain, 2-0.

Malgré la qualité de son effectif, l’équipe est reléguée à la fin de la troisième saison. À l’issue d’un dernier match à Vesoul.

Ce jour-là de printemps 1970, les Cadets jouent à la même heure, sur l’annexe en stabilisé, contre le F.C. Vesoul. À la suite d’un deuil, l’équipe ne présente que neuf joueurs. Bien protégé par son frère Jean-Marie, Patrick Straub et Christian Seguin, Michel Beauquier se multiplie dans les buts. Et, seul attaquant, Denis Vienot marque 2 fois : 2-0 pour l’U.S.N.

À côté, cela se passe moins bien. Match tendu. 0-0 à la mi-temps. Pénalty pour Novillars. L’habituel tireur Claude Duprey, se fait soigner sur la touche. Le gardien vésulien détourne le tir. Pénalty, pour Vesoul cette fois. But. L’U.S.V. se maintient. L’U.S.N. est reléguée.

Les joueurs se dispersent et les lendemains sont douloureux. Oumar (c’est ainsi qu’on le nomme) reprend la fonction d’entraîneur avec un effectif renouvelé (l’histoire se répètera).

Nouvelle relégation la saison suivante. Avec l’apport de jeunes joueurs locaux, on retrouve la P.H. en 1973 pour quelques saisons.

La saison 1974-1975, l’U.S.N., avec un avant-centre, James Guille, professeur en stage et venu de Picardie qui inscrit 33 buts en 22 matchs, s’installe en tête. Elle piétine lors des 3 derniers dimanches. À Champagnole et à Lons notamment. Et échoue de peu pour l’accession en division honneur

  • La fin du parrainage de la papeterie

Deux événements vont précipiter le club en district.

Le principal : l’usine qui, un demi-siècle durant, a assuré la logistique et le budget de l’U.S.N. par le biais de son comité d’entreprise, met un terme à son parrainage. L’U.S.N. Football doit assurer seule son existence.

Dans le même temps, sous la houlette de MM. Menetrier, Krieger et Crétin, il s’est monté un club à Roche en 1979. Des équipes de jeunes sont constituées. De plus, dans le sillage du baby-boom, lefootball connaît un essor inédit. Résumé par cette formule : un clocher, un club. L’U.S.N. qui rayonnait sur un vaste secteur géographique voit se créer un club dans tous les villages voisins. Quelques années plus tard, il y aura rétro pédalage et profusion d’ententes. On va y arriver.

En attendant, à la S.E.P. (Société d’Éducation Populaire) de Roche, des équipes seniors se créent en 1980. Entraînée par d’anciens sociétaires de l’U.S.N., André Duprey et Michel Beauquier, l’équipe fanion gravit rapidement les échelons départementaux. Dirigée par Michel, elle accède à la première division de district en 1983.

Depuis 1982, l’U.S.N. quant à elle, a revitalisé sa formation. François-Jean Ruffieux est alors Président. « Fanfan » a été dirigeant de 1960 à 1970, secrétaire de 1970 à 1979 puis Président de 1979 à 1986.

Christian Seguin, chapeauté par Roland Bardey, et bientôt rejoint par Pascal Debouche et Sylvain Bitschene, est le responsable des équipes de Jeunes. Il faut tout (re)construire. Repartir de zéro depuis le football à 7. Le club ne compte aucune équipe de Jeunes à 11.

S’ensuivent de bons résultats…qui enclenchent une dynamique. Les équipes figurent au meilleur niveau départemental. Quelques titres sont glanés. Par exemple en 1986, où les Pupilles à 7 deviennent champions de Franche-Comté à Valdoie. Dans cette équipe figurent notamment Sébastien Mairot et Thierry Perrot.

Éric Verat est le premier joueur retenu en sélection de district. Régulièrement, d’autres suivent. Florent Steiner fera partie de l’équipe de Franche-Comté minimes 1. Christophe Da Silva connaîtra le bonheur d’une pré sélection nationale à Clairefontaine. Suivi par Monaco, c’est au Centre de formation de Louhans-Cuiseaux qu’il entrera.

Des jeunes des villages voisins rejoignent l’U.S.N. : Florent Steiner, Bernard Armand et David Frelin de Laissey, Stéphane Noel, Christophe Da Silva, Stéphane et Florian N’diaye et Benoit Wittrant de Deluz ; Pascal Borodacz de Roulans. Thierry Perrot, de Vaire-Arcier, est là depuis le début.

De son côté, Claude Geneletti anime l’école de football de la S.E.P. Roche.

Photo d'archive d'une ancienne équipe du club

Photo d’archive d’une ancienne équipe du club

CHAPITRE III - L’ENTENTE ROCHE NOVILLARS

  • Les Précurseurs

En ces années donc, l’U.S.N. et la S.E.P. se partagent les bons joueurs du cru. Avec pour conséquence la rétrogradation de l’une en deuxième division de District et la stagnation de l’autre à ce même niveau. Et, pour tous, la perspective d’y végéter. Et un bon club se doit d’avoir de bonnes équipes de jeunes à 11.

Certains anciens le savent et le font savoir. Jean Daclon, Jacques Seguin et Michel Beauquier en sont.

Jean Daclon, ancien gardien de but de l’U.S.N. est alors le Président du club. Au cours de la réunion du jeudi soir, en présence de tous les dirigeants et entraîneurs, il plaide la cause d’une fusion. Après un tour de table, il reçoit quitus pour nouer les premiers contacts. Jacques Seguin a été sociétaire du club de 1942 à 1981. Joueur, dirigeant, « tuteur » de Claude Duprey, entraîneur d’équipes de jeunes, secrétaire, président enfin, il tient à l’occasion ce discours à son fils Christian : l’U.S. Novillars a toujours compté des joueurs domiciliés à Roche. La papeterie y a même construit des cités ouvrières. Les frères André et Hubert Gurnot, Albert Boissier, Marcel Denizot, Denis son fils, Bernard Jussrandot, Denis Bredin, Jean Goffeney, Philippe et Thierry Gurnot ont ainsi fait les beaux jours du club. Une entente est nécessaire pour redécoller… Michel Beauquier qui a connu les deux clubs est un lien précieux pour faciliter le rapprochement. Gardien de but depuis 1967, sélectionné en équipe de Franche-Comté cadets, il entreprend une formation d’éducateurs et devient joueur-entraîneur de 1977 à 1987. Entraîneur cinq saisons de l’équipe fanion de l’U.S.N., il remporte ensuite de nombreux trophées avec l’équipe Corporative de Bost-Laissey. Enfin, il dirige les seniors A de la S.E.P. qu’il conduit au meilleur niveau départemental, en 1983. Les contacts sont noués. Un accord de principe est trouvé avec Roche. Les réunions de préparation s’enchaînent. Le bébé ERN naîtra en moins de neuf mois.

Lors de l’Assemblée Générale, le Bureau Exécutif a été ainsi constitué : MM. Bardey, Président ; Bouveret, Président-adjoint ; Sauvageot, Secrétaire ; Cretin, Trésorier ; Krieger, Secrétaire-adjoint et Alonso, Trésorier-adjoint.

On choisit un entraîneur extérieur pour prendre en charge l’effectif seniors (quatre équipes) : Robert Humblot qui a dirigé des équipes de Jeunes au R.C.F.C. Celui-ci, pour raisons familiales, doit cesser ses fonctions à la trêve. Michel Beauquier accepte de reprendre le flambeau et conduit, malgré une vaillante équipe des Portugais, l’équipe fanion en première division de District. C’est la première promotion de l’E.R.N. Pas la dernière.

Arrêtons-nous maintenant sur la composition de cette équipe. Elle est formée pour 1/3 de joueurs de l’ex U.S.N., d’1/3 de joueurs de l’ex S.E.P. et pour 1/3 de mutations, la plupart venus de Baume-les-Dames comme Dominique Aymonier ou Philippe Chagrot venus dans le sillage d’Alain Gloriod.

On s’y arrête parce que c’est ce groupe de joueurs qui conduira le club aux portes de la D.H. et qui aura le bonheur et le talent d’être promu trois fois :

Saisons :

  • 1988-1989 : Promotion en première Division de District.
  • 1989-1990 : Promotion en P.L.
  • 1992-1993 : Promotion en P.H.

 

Alain Gloriod, Pascal Debouche, Philippe Seguin, Jean-Marie Pepiot, Alfredo d’Amico, Michel Donier, Éric Tissier, Olivier Perrette sont les piliers de cette équipe consolidée plus tard par Claude Armand et Jean-Michel Journot. Ils accueilleront aussi parmi eux, dans les conditions les meilleurs possibles, les Jeunes formés au club, intégrés progressivement. Les premiers sont de la génération 1972 : Arnaud Stegre, Bertrand Vicaire, Sylvain Levastois et Bernard Armand.

De même la stabilité de l’équipe dirigeante et son activité : vestiaires repeints, grillages de protection installés autour des terrains de Novillars et de Roche, état des pelouses amélioré, nombreuses manifestations organisées dont le réveillon du Nouvel An…assurent des finances saines et participent à la (très) bonne marche de l’Entente.

La stabilité de l’équipe dirigeante, la longévité des entraîneurs (tous issus du club), et la fidélité des joueurs, permettent aux équipes, des poussins aux seniors, de gravir les échelons départementaux puis régionaux.

Photo d'archive d'une ancienne équipe du club

Photo d’archive d’une ancienne équipe du club avec Cani.

Photo d'archive d'une ancienne équipe du club

Photo d’archive d’une ancienne équipe du club.

  • 1988-2000 : un club formateur

Christian Seguin poursuit à l’entente les efforts de formation engagés avec l’U.S.N. Une équipe d’entraîneurs s’est formé avec Pascal Debouche, Sylvain Bitschene, Claude Geneletti, Olivier Perrette, Philippe Seguin en particulier. Équipe soudée et d’une grande cohésion. Qui ne compte pas les réunions.

La saison 1990-1991, l’Entente compte 162 jeunes licenciés. Et les équipes minimes, cadets et juniors évoluent au meilleur niveau et s’y comportent bien. Se frottant aux meilleures équipes franc-comtoises, les Jeunes s’aguerrissent.

Un dimanche matin de septembre 1990, pour leur baptême régional, les juniors accueillent le F.C. Sochaux, au stade Pierre-Franck devant 200 spectateurs. Cassard garde le but adverse. Trois autres joueurs du Centre de Formation l’épaule. Match équilibré : 0-0 à la mi-temps. Le F.C.S.M. ouvre le score. L’E.R.N. attaque et obtient un pénalty. Cassard le détourne. Score final : 0-2.

Au match retour, le même Cassard réalise des prouesses mais ne peut empêcher Arnaud Stegre, le capitaine, d’égaliser : 2-2.

Classement final :

  1. F.C.S.M.
  2. E.R.N.
  3. A.S.M.B.

 

La saison 1993-1994, conduite par Marcel Gavoille et son capitaine Guenael Malfroy, la génération Wittrant, Borodacz, Boudyaf, Tresse, Fallouey, Debouche, Seguin, fortes de ses années minimes et cadets, fait mieux encore. Elle échoue d’un point pour le titre régional, derrière l’A.S.M.B. qu’elle a pourtant battue deux fois. Elle se rachète en remportant la Coupe Mougin, la coupe de Franche-Comté Juniors et participe au tour national de la Gambardella.

Dirigeants dévoués et compétents, pièces essentielles, Jean-Claude Huchard, Gilbert Pellegrini, Gilbert Perrot, Yves Malfroy, Michel Bruez et Alain Hermann assurent l’encadrement et l’accompagnement des équipes de jeunes.

  • La division honneur

Quittée en 1970 avec la génération Duprey, Barraux, N’diaye, le (nouveau) club retrouve la Division d’Honneur en 1997, emmené par Christian SEGUIN qui entraîne l’équipe depuis 1989. Pourtant, au début de saison, l’Est Républicain, en présentant le groupe A de Promotion d’Honneur, pose la question suivante : qui sera le dauphin de l’A.S. Montbéliard ? Claude Marthey, l’entraîneur, l’un des tous meilleurs de Franche-Comté, a en effet réuni dans cette équipe une majorité de joueurs qu’il a dirigés à Vermondans au niveau national : Bouras, Boiteux, Mantaux, Clerval, Zerrouki, Gauthier…L’E.R.N. est citée pour le ventre mou.

À la trêve pourtant, l’E.R.N. vire en tête. Et ne la lâchera plus. Malgré une équipe de Vesoul B qui la talonne. Et ne compte que 2 points de retard au jour du dernier match. L’E.R.N. se déplace à Devecey. Ne tremble pas. Et s’impose 4-0. Michel Donier entré en cours de partie symbolise le passage de relais entre l’équipe des débuts de l’E.R.N. et la nouvelle. Composée de 12 joueurs formés au club, l’équipe est complétée par Saïd Boudyaf (arrivé en Juniors), Stéphane POIRIER (Breton d’origine), et Thierry Holz. Lequel termine la saison avec 16 buts au compteur. Thierry Perrot en inscrit 13 et Julien Seguin 10. Un bilan offensif qui récompense un 4-3-3 généreux, bien en phase avec l’esprit amateur. Et en défense centrale, avant tout le monde, Arnaud Stegre et Pascal Borodacz jouent en couverture mutuelle et en marquage alterné.

Photo d'archive d'une ancienne équipe du club

Photo d’archive d’une ancienne équipe du club.

Photo d'archive d'une ancienne équipe du club

Photo d’archive d’une ancienne équipe du club.

  • Les équipes réserves

Pour sa part, l’équipe B de l’E.R.N. qui a débuté en 3e Division de District met quelques saisons pour décoller. C’est sous la direction de Jean-Philippe Schroter qu’elle parvient au meilleur niveau départemental en 1994. Pascal Debouche la conduit en Promotion de Ligue en 1997. Et Philippe Thiard en Promotion d’Honneur en 2001 (il y a alors une D.H.R.). Elle figure toujours au troisième niveau régional qui était l’étiage naturel de l’équipe A de l’U.S.N.

L’équipe C a suivi la progression générale et parvient même en P.L. en 2005 avec le trio Schroter/Mulin/Frelin aux commandes. Avec Julien Seguin, elle se maintient de nombreuses saisons en première Division de District. Un niveau au-dessus de l’équipe A de l’E.R.N. de 1988. Éric Bardey et ses joueurs se battent pour y rester.

  • Les années 2000

En ces années, le club peine à maintenir un tel niveau d’exigence et de résultats. Notamment en termes de formation. Christian Seguin et Pascal Debouche sont, depuis longtemps, passés en Seniors. La greffe d’entraîneurs venus de l’extérieur peine à prendre. La dynamique est cassée : les trois équipes de Jeunes à 11 sont reléguées en district.

Les efforts de Jean-Philippe Schroter, de Jean Chretien, Damien Robert et Pierre-Etienne Demillier s’inscrivent dans une politique sportive devenue bien floue (le confort du recrutement…). Et portent quelques fruits qui vont enrichir les clubs voisins. En particulier l’école de foot est labellisée en 2007-2008-2009.

En 2002, avec Christian Seguin revenu aux manettes, les Juniors (-18 ans) retrouvent le (deuxième) niveau régional. La saison suivante, avec Sylvain Bitschene, elle accède au meilleur niveau. Elle y joue encore mais doit souvent se contenter de viser le maintien.

Les autres équipes à 11, U15 (minimes) et U17 (cadets) évoluent en District. Niveau insuffisant pour bien préparer à jouer en D.H.

Les années 2000 sont aussi celles du Stade Intercommunal. Le stade Pierre-Franck n’est pas homologué pour y recevoir des rencontres de niveau Division d’Honneur. Les contacts engagés avec la municipalité de Novillars du temps du maire Gérard Bohin déjà, aboutissent. Un stade nouveau voit le jour entre Roche et Novillars. Pelouse, tribune, vestiaires et, cerise sur le gâteau, une pelouse synthétique, une des toutes premières en Franche-Comté, sortent de terre. Synthétique très sollicité et qui attend la relève.

Novillars et Roche totalisent 3 500 habitants. Le club ne dispose d’aucune ressource financière particulière. La barre a été placée très haut. L’équipe A se confronte à des clubs de ville : Besançon, Belfort, Lons, Audincourt, Pontarlier, Champagnole…

Les Présidents et leurs équipes doivent faire face à de nombreuses obligations. Et la formation des dirigeants a pris du retard sur celles des arbitres, joueurs et entraîneurs.

  • Des dirigeants endurants

Contrairement aux joueurs, les dirigeants ne connaissent pas de limite d’âge. Aussi certains ont-ils traversé les époques et ont donné et donnent toujours au club. Parmi les dirigeants historiques voire pré-historiques puisque certains ont débuté à l’U.S.N. ou à la S.E.P., citons : Roland Bardey, déjà dirigeant à l’U.S.N., arbitre régional, il a entraîné des équipes de Jeunes, a été le premier Président. Fonction qu’il a reprise et qu’il assume encore.

Alain Bouveret lui avait succédé à la Présidence, en 1989, pour de nombreuses et fastes saisons.

Gérard Sauvageot est d’abord joueur puis très vite Secrétaire de l’U.S.N. Il a repris cette fonction à l’E.R.N. et l’a occupée quelques décennies… Dirigeant de l’équipe A, il a officié comme juge de touche. Durant 2 saisons il a été Président.

Jean-Pierre Grand a joué et a entraîné des Jeunes à l’U.S.N.  Passé par l’équipe corpo de l’hôpital, il a repris du service à l’E.R.N. jusqu’à nos jours.

Daniel Valot a traversé les époques de l’U.S.N. de la S.E.P. et de l’E.R.N…mourra-t-il un drapeau de touche à la main ?

Guy Gaudillere, Président durant 2 saisons, dirigeant longtemps, participe encore à la vie du club…comme André Bichet, Marcel Gavoille et d’autres.

Une histoire des dirigeants aussi des entraîneurs restent à écrire.

Ces années 2000 donc, ont connu plusieurs Présidents : Roland Bardey, Gérard Sauvageot et Roland Girard. Aux commandes de l’équipe A, ils ont appelé successivement : Pascal Debouche, Philippe Thiard, Christian Seguin, Pierre-Étienne Demillier, Alexandre Pepe et Mickael Paget. Ceux-ci doivent composer avec des joueurs de culture de club et de culture footballistique différentes. Et comme le chef d’orchestre, faire jouer à tous la même partition, de la même manière et en même temps. Pas évident.

Malgré toutes les difficultés, le club surmonte des passages périlleux. Reléguée en D.H.R. en 2006, l’équipe A remonte la saison suivante avec Christian Seguin entraîneur. Reléguée à nouveau en 2010, elle récidive, conduite par Alexandre Pepe.

Profitant du marasme du Football bisontin, de la qualité de ses installations et du niveau de ses équipes, le club, attractif, attire des joueurs et un entraîneur talentueux. L’équipe d’Alexandre Pepe remporte une Coupe de Franche-Comté, et surtout accède à l’échelon national.

Si le club a formé de nombreux joueurs qui y ont évolué, citons : Claude Duprey, Gilbert Arbey, Thierry Perrot, Sébastien Tresse, Christophe Da Silva, Damien Robert, Stéphane Noel, Saïd Boudyaf, Maxime Pyon, Slimane El Allaoui et Mickael Courtot, c’est une première pour le club.

Signalons aussi qu’actuellement Mathis Jeanney, dont le grand-père Yves et le grand-oncle Robert ont joué à l’U.S.Novillars, est pensionnaire du Centre de Formation de Sochaux.

Roche-Novillars : 3 500 âmes ; des ressources financières modestes ; un effectif et un entraîneur sans passé à ce niveau.

Et il faut se mesurer à des équipes issues de villes comme Thonon, Clermont-Ferrand, Moulins, Saint Priest ou Chalon dont le bassin de population dépasse les 40 000 habitants. De plus, cette saison 2012-2013, quatre équipes sont reléguées.

Presque tous les (jeunes) joueurs ont le potentiel. Quelques-uns n’ont pas (encore) le niveau. Aussi, malgré un bon départ et un comportement d’ensemble honorable, l’équipe a rarement été surclassée, elle ne peut éviter la relégation.

Ce qui a manqué ? Probablement l’apport de trois joueurs expérimentés à ce niveau et de plus de 25 ans. Et le budget qui va avec, bien sûr.

Sans racines au club, les joueurs qui forment cette équipe le quittent presque tous.

Mickael Paget, Maurice Jacquot, Eric Bardey, aidés par Claude Duprey reprennent un effectif saigné à blanc. Ils doivent aussi composer avec le handicap de ne pouvoir aligner que deux mutations par équipe. Leur mission est de les maintenir à leur niveau. L’histoire est en cours…

Côté formation, l’E.R.N., en 2011, tente l’expérience du groupement de jeunes. Elle s’associe aux clubs voisins d’Amagney-Marchaux et Thise-Chalezeule. Sont concernées les équipes U11 (poussins) à U19 (juniors).

Facteur favorable, avec davantage de licenciés, le niveau s’élève. Facteur défavorable, la formation qui a fait la réussite du club ne lui appartient plus tout-à-fait.

Là aussi, l’histoire est en cours…

  • Le football féminin

Depuis longtemps, les femmes ont investi le sport.

Malgré de fortes préventions de la part de l’église qui dénonça des « atteintes à la morale » et d’autres à l’imagination moralisatrice qui reprochaient à la bicyclette « de donner aux femmes de mauvaises pensées », le sport féminin s’est développé.

Le football féminin avant de disparaître complètement connaît une période faste. Ainsi à la fin du XIXe siècles en Angleterre, des milliers de spectateurs ravi de voir des jambes nues assistent aux rencontrent féminines. Le mouvement arrive en France se développe quand les hommes sont aux fronts et se poursuit jusqu’en 1925. Pour s’éteindre et ne reprendre qu’après 1960.

En 1990, 42% des licenciés sont des licenciées. Dans les années 80, à Besançon, les filles de l’E.S.B. remplissent le Palais des Sports à l’occasion de matchs de Coupe d’Europe. Le Handball féminin et d’autre sports collectifs, se sont développés. Le football a pris du retard. En 1979, la F.F.F. compte 16 000 licenciées. Depuis quelques années, elle fait un effort pour rattraper ce retard. Ainsi, la Ligue de Franche-Comté compte une Conseillère Technique, Grisélédis Talon. Et la sélection nationale, parmi les meilleures, connaît un début de médiatisation.

L’E.R.N. a connu quelques jeunes licenciées par le passé comme Marie Caceres ou Katy Perrot. Qui jouaient avec les garçons.

L’année 2009, une vingtaine de filles se réunissent, s’entraînent et disputent des matchs amicaux. Puis une équipe est inscrite en championnat à 7 en 2011 ; à 8 cette saison. Entraînée par Jean-Philippe Schroter, qui y met tout son cœur, elle a remporté son championnat la saison passée. Malgré le départ de Manon Moyse, recrutée par le Racing Besançon, elle est encore leader actuellement.

Photo d'archive d'une ancienne équipe féminine du club

Photo d’archive d’une ancienne équipe féminine du club.

L’histoire est également en cours…